L'article 98 A de l’Annexe 3 du Code Général des Impôts est le seul critère à respecter pour définir ce qu'est une œuvre originale en photographie.
Par conséquent, cela signifie, contrairement à certaines idées reçues, que tout autre critère ne peut pas être pris en considération pour juger de la qualité d'œuvre originale, et de sa valeur marchande, que ce soit le format du tirage, la technique utilisée pour la réalisation (pour la prise de vue ou pour la fabrication de l'épreuve, technique argentique ou numérique ou alternative), la nature ou la qualité du support de l'image (papier argentique, papier pour impression jet d'encre ordinaire ou de gamme "beaux-arts", ou encore procédé instantané, etc…), la présence ou non d'un support de montage ou d'un encadrement, …
Il est donc possible pour les artistes de garder toute leur liberté de création, et d'utiliser toute technique, tout matériau, ou tout support qui leur conviendra pour aboutir à l'œuvre qu'ils auront imaginée.
Autre conséquence : cela signifie également qu'un tirage ne respectant pas les obligations fixées par l'article 98 A du CGI, même s'il est réalisé avec le plus grand soin, avec les fournitures de la meilleure qualité, et même s'il est présenté avec une finition parfaite, ne pourra être considéré que comme une simple reproduction.
L'histoire de la photographie a incontestablement été marquée par l'avènement et la disparition de procédés et de techniques, tantôt en vogue, tantôt délaissés. L'arrivée d'une nouvelle technologie provoque toujours un temps de questionnement et de transition avant que celle-ci soit enfin largement reconnue et adoptée.
S'il est logique que les artistes soient tentés d'utiliser les techniques les plus récentes pour les intégrer à leur processus de création, par contre, les acheteurs qui investissent dans une œuvre aimeraient qu'elle puisse rester en bon état le plus longtemps possible… Bien-sûr, un objet d'art qui resterait parfait éternellement, chacun sait que cela n'est malheureusement pas possible, mais pour autant, il n'est pas question, non plus, de vendre n'importe quoi. Il y a encore peu de temps, il était donc normal de s'interroger concernant les qualités techniques et la longévité des tirages numériques, par comparaison avec ce que l'on sait de la technologie argentique, qui a fait ses preuves depuis longtemps et qui, consciemment ou non, nous sert de référence.
La technologie jet d'encre, en particulier avec les encres pigmentaires, offre dorénavant des garanties de pérennité égales et même supérieures à la technologie argentique, avec en plus l'avantage de permettre une grande variété de formats, de rendus, de finitions et de textures grâce à la multitude des supports papier proposés sur le marché.
De toute évidence, la période de test est maintenant terminée pour les techniques de tirage numérique, dont la fiabilité ne fait plus de doute.